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mercredi 25 juin 2008

Arnaud de TRIAN Vicomte de TALLARD


"écartelé aux I et IV d'azur à un lion d'or; aux II et III d'or à deux fasces de gueules."


Arnaud de Trian est né dans une famille de la bourgeoisie marchande de la ville de Cahors : la famille Duez. Cet Arnaud est le neveu de Jacques Duez que nous trouvons en 1295 juge ecclésiastique, et conseiller de l'évêque de Toulouse Louis II d'Anjou, petit-fils de Charles I d'Anjou lequel, par son mariage en 1246 avec Béatrice de Forcalquier, héritière du Comté de Provence, s'est trouvé à la tête de ce comté et de là a entrepris une politique de conquête qui, avec l'appui du pape Urbain IV, l'a amené en 1268 à se faire couronner Roi de Naples.

Louis II, bien qu'héritier du roi Charles II, a préféré la bure franciscaine au manteau royal, puis la mitre épiscopale à la couronne de Naples .

Louis II a introduit Jacques Duez à la Cour de Naples; il est nommé évêque de Fréjus, puis deviendra en 1308 chancelier et membre du conseil du Roi Robert ; en 1312 il est nommé cardinal avec le titre de l'évêché de Porto : enfin le 7 août 1316 il est élu pape sous le nom de Jean XXII.

Arnaud a suivi son oncle à la Cour de Naples ; Maître de la Milice, Capitaine de la Garde du Palais, Grand Huissier du Royaume, Justicier de plusieurs provinces. Il y est fait chevalier par le roi Robert ; il reçoit également de nombreux fiefs dont le Comté d'Alife ; enfin en 1305 il épouse Marie de Bari, Dame de Triggiano ; il adopte alors le nom de son épouse francisé en Trian.

Élu pape, Jean XXII fait venir auprès de lui Arnaud à la Cour d'Avignon où il est nommé Maréchal de Justice et Recteur du Comtat Venaissin. Avec l'accord du pape et de Robert de Naples, en 1322, il échange avec l'Ordre de St Jean de Jérusalem le Comté d'Alife et ses possessions au Royaume de Naples contre la Terre de Tallard que le Roi Robert érige en vicomté, ainsi que de nombreux fiefs en Provence.

En 1228, Marie de Bari décède; l'année suivante Arnaud épouse Constance de Narbonne.

Arnaud de Trian meurt en 1350 laissant quatre enfants : deux de Marie de Bari Jeanne et Louis, deux de Constance de Narbonne : Constance et Aimery. C'est Louis (dcd entre 8/6/1385 et 13/4/1386 )qui succède à son père.

Jeanne épousera Guichard de POITIERS,

Louis, x Anne de TERRIDE, puis x Mabile d'AGOUT, fille de Foulque, seigneur de Sault et Reillanne, Sénéchal de Provence (+Arles 28/12/1385) et d'Alix des BAUX

Il semble qu'Anne soit décédée lors de l'épidémie de peste de 1348.

De Mabile d'AGOUT, Louis aura 4 enfants:

1 Raymond (1356) x(épouse inconnue) deux enfants:

1.1 Anne °ca 1377 x ca 1400 Antoine de SASSENAGE, seigneur de St André en Royans d'où:

1.1.1Jean x ca 1420 N...de MONTMAJOUR dont:

1.2 Françoise °ca 1421 x 263/1439 Antoine deCLERMONT. Elle reçoit de sa grand-mère Anne la Vicomté de TALLARD.

1.3 Louis °ca 1379 + avant 1386

2 Constance (1357) x ca 1374 Lambert Adhemar de LA GARDE

3 Alix (1359) en religion à Aix

4 Briande (1360) x 13/01/1379 Guillaume de GLANDEVES, seigneur de Cuers. Elle a en dot la seigneurie de Gréoux.Sont issus:

4.1 Isnard qui reçoit Gréoux et la branche la conservera jusqu'au début du XVIIème s

4.2 Victor, seigneur de MONTAUD

4.3 Raymond poursuit la branche de CUERS

4.4 Constance x Raymond V des BAUX, Prince d'ORANGE,

4.5 Aimery (+ca1421) x Marguerite d'ORAISON, fille d'Elzéard et d'Agnès de SABRAN.d'où:

4.6 Marguerite xca 1400 Georges de CASTELLANE-SALERNES d'où:

4.6.1 Reforciat qui continue la branche de Salernes

4.6.2 Raymond Geoffroy ayant reçu St Julien le Montagnier et Régusse forme la branche d'ESPARRON

4.6.3 Honoré reçoit Montmeyan

4.6.4 Sibille x Elzear d'ORAISON (29/6/1424)

4.6.5 Marguerite x Guillaume du PUGET

Enfin Arnaud de TRIAN a toujours des descendants dans les plus grandes famille de la noblesse provençale et celle de CLERMONT-TONNERRE.

Sources: E.AUGIER "Arnaud de TRIAN et son temps" Sté d'Etudes des H.A.

R.BORRICAND "Nobiliaire de Provence" Tome 2

Voir également l'excellent site de M. D.BARBIER du 9/12/2006 ici:

http://maison.omahony.free.fr/ascendants/fiche%20trian%20arnaud%20.pdf


Famille d'EZE



"d'argent au lion de gueules, à la bande d'azur brochant sur le tout, chargée en chef d'une fleur de lys d'or"

Au XIème siècle, le fief d'EZE a probablement appartenu à la famille seigneuriale de NICE c'est-à-dire Laugier de NICE et Odile de VENCE (Voir ci-après comment) Au XIIIème siècle apparaissent les premiers seigneurs:

  • la famille "d'EZE" (ou YSIA) co-seigneur en partie de La Turbie et Berre et Monaco
  • les RICHIERI, famille consulaire de NICE.

En 1229, les seigneurs d'EZE et RICHIERI d'EZE, vassaux du Comte de PROVENCE s'étant tournés vers la République de Gênes, la punition de cette trahison ne se fit pas attendre: ils furent tous bannis et leurs fiefs intégrés à la Couronne de PROVENCE. Ils vont se repentir en 1271 et feront partie des 112 chefs de maisons qui prêteront hommage au Comte de PROVENCE Charles I d'ANJOU. Il semble qu'en 1282 les seigneurs n'avaient toujours pas récupéré leur fief. Entre 1271 et la fin du XIIIème siècle, les d'EZE ont abandonné leurs droits car seuls subsistent les RICHIERI et les BADAT. Les EZE dont on ne reparle plus dans ce qui n'est pas encore le Comté de Nice, émigrent en PROVENCE où ils fondent une famille d'YSIA une des plus considérables de PROVENCE qui fut comblée d'honneurs et de biens. En 1246, les d'EZE vendent leurs droits aux RICHIERI ,riche famille niçoise, qui deviennent seuls possesseurs du fief. A la fin du XIIIème siècle, une fille RICHIERI se marie avec un BADAT de NICE et lui apporte une portion du fief. Cette part échoit en 1348 à Guigues de GRASSE lequel la revend trois années plus tard aux BLACAS de CARROS. Ainsi fin du XIVème siècle le fief est detenu par les RICHIERI (2/3) et les BLACAS (1/3). Au même moment, deux frères, Jean et Louis GRIMALDI de BEUIL, possédaient à EZE divers biens féodaux. En Septembre 1414, les seigneurs Bertrand RICHIERI, Raymond et Antoine de BLACAS sont obligés de vendre leur juridiction aux habitants contre une rente annuelle de 68 florins d'or. En 1591, le Duc Charles Emmanuel de SAVOIE inféode EZE à Antoine VALPERGA puis érige le fief en Comté en sa faveur en 1594. En 1611, celui-ci vend le fief au Comte César CORTINA de SAN MARTINO (article sur cette famille http://chroniqueprovencale.blogspot.com/2008/11/ecartel-aux-i-et-iv-dazur-neuf-losanges.html) pour 11 308 écus d'or soit environ 80 000 livres. Ses descendants resteront Comtes d'EZE jusqu'en 1792. A cette date, les biens sont vendus à la commune. A la restauration de la Maison de SAVOIE (1814), les bandites reviendront à Augustin LASCARIS petit-fils et héritier de la dernière Comtesse Marie Françoise Elisabeth lequel les revendra en 1824 pour 55 000 Lires à la commune d'EZE (qui englobait encore à cette époque la commune aujourd'hui connue sous le nom de La Trinité).

NB: Bandite= du latin "bannum" =bans=en provençal bandita ou bandida cad "réservé".
Pâturage réservé à des ayants-droit déterminés sur une étendue de terrain délimitée soit
à la commune soit à des particuliers auxquels il a été aliéné et qu'on appelle dans le pays:
bandiotes. Pâturages d'hiver.

Appel à propos du blason:
Un bloc de marbre a été retrouvé dans les ruines du village médieval de Châteauneuf (06) -voir photo- sur lequel est gravé le blason mais sans la fleur de lys.
Mon hypothèse est que la famille "provençale" d'Ysia pour bien affirmer sa fidélité retrouvée au Comte de Provence a -par la suite- rajouté cette fleur de lys qui ne figurait pas à l'origine. Si un lecteur a une autre explication, je suis preneur et l'en remercie.

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COMMENT LES EZE SONT ISSUS DE LA FAMILLE DE NICE.

  • Laugier de NICE x Odile de VENCE eurent un fils prénommé Juvenis Rostaing( !1047- !1067) d'où :
    • Laugier Rostaing de NICE ép Calamite N... d'où l'auteur de la tige qui nous occupe:
      • Rostaing
      • Guillaume ép Belient N... dont:
        • Guillaume
        • Raimond + avant 1151

Belient et son fils Guillaume semblent posséder des droits sur EZE et LAGHET. Guillaume est connu en 1154 et 1157 sous le nom de Guillaume d'EZE et fonde la tige de cette famille. Il aura deux fils :

  • Isnard
  • Rostaing le cadet sera consul de NICE en 1210; Il épouse N... de VINTIMILLE d'où :
    • Feraud d'EZE
    • Guillaume d'EZE
    • Bertrand d'EZE qui est également co-seigneur de La Turbie et seigneur de LA GAUDE.

L'ETABLISSEMENT EN PROVENCE.

Après avoir accompagné Charles d'Anjou, Comte de Provence, à la conquête du Royaume de Naples, les deux frères Rostaing et Feraud d'EZE revinrent dans leurs terres et le premier eut pour fils:
I Isnard de Ysia, seigneur du Puget qui eut:
II Guillaume, seigneur du Puget père de
III Louis, seigneur du Puget qui eut à son tour:
IV Jean I, secrétaire du Roy René x Batrone de Ysia sa cousine de laquelle il eut
V Jean II x Marguerite de CUERS 5/5/1403 fa de Bertrand et Douce PARETE et
VI Crapace, seigneur des iles d'IF x Lunete de BONIFACE fa de Jean, seigneur de La Mole et Batrone de FOS le 6/6/1423 dont il eut:
VII Jacques x Françoise de VIVAUD
VIII Isnard x Marthe AMEDEE fa Guillaume et Catherine CARDETTE d'où:
IX Alonce, seigneur d'Astoin et Vaumeilh x Perone d'ANCELLE fa d'Antoine. Ce fils s'établit en Dauphiné où sa postérité est connue sous les noms de SALEON et ROSANS.
X Jacques II, chanoine de la Cathédrale de Marseille
XI Louis
XII Jean III
XIII Bertrand II
XIV Urbanie
XV Honoré I premier consul de Marseille en 1489.
XVI Thomas, fils aîné, a fait la branche de Provence. Il épouse Pierrette de MONTOLIEU fa de Montolieu et Marguerite de PAULE selon contrat du 7/9/1508 dont:
XVII Pierre, mort Lieutenant-Colonel au Régiment de Foix et
XVIII Jean VI x Marthe de GARDANNE fa d'Antoine et Marthe ANSARD le 4/6/1533 d'où:
XIX Antoine x Marguerite de CHABAUD fa de Paul, seigneur d'ASPREMONT 17/10/1570 d'où:
XX Barnabé (branche éteinte)
XXI Jacques x Louise de JUSBERT qui lui donna:
XXII Joseph
XXIII Jacques
XXIV Christine x le sieur LE ROUX
XXV Gasparde
XXVI François x Marie de MEYRONET fa de Jean et Jeanne de MATHIEU 15/6/1639 de laquelle il eut:
XXVII Anne
XXVIII Françoise x Charles de CAROUDELET, baron de TALAN
XXIX Joseph Jean Baptiste x Anne de COURT dont:
XXX Joseph Rostain (S.P)
XXXI Marie x le sieur de CLAPIERS
XXXII Paul, prêtre
XXXIII Marc Antoine
XXXIV Paul, fils puîné de François et Marie de MEYRONET x Françoise d'AUGERY de SAINT LEGER fa d'Antoine et Marquise de GIGAUT le 24/2/1691 à AIX d'où plusieurs enfants morts jeunes et Joseph Simon encore vivant en 1759.

[Source: ARTEFEUIL: "Histoire Héroïque & Universelle de la noblesse de Provence", Avignon, 1759]

mardi 24 juin 2008

de LUCINGE de CHATEAUNEUF

« bandé d’argent et de gueules »

Nous trouvons, au 14 août 1694, le décès d'Anna de Lusinge « des seigneurs du présent lieu de Châteauneuf». Au baptême du 19 mai 1705, de Claire-Marie Mari, les parrains, -les Illustrissimes sei­gneurs Octave et Demoiselle Marie-Anne, frère et soeur de Lusinge, sont qualifiés « seigneurs de ce lieu » ; de même, au baptême du 15 novembre 1705. Pierre de Lusinge, des marquis d'Arenthon, en Savoie, épousa Claire-Marie Roccamaura de Châteauneuf, dont il eut Charles­ Victor de Lusinge, lequel hérita, le 16 janvier 1773, de sa mère, d'une portion du fief de Châteauneuf. Cette portion fut ensuite vendue, 8 février 1791, à Charles­ Anselme Martini de Châteauneuf, déjà propriétaire et seigneur d'une autre portion de Châteauneuf.

Le 3 janvier 1738, est née (au château) Marie-Fran­çoise, fille de l’Illustrissime co-seigneur de Lusinge et de Mar­guerite de Giraudis. De 1705 à 1760, nous voyons très souvent mentionné, comme parrain ou témoin, le sei­gneur Pierre-Octave de Lusinge. Le 20 mai 1749, le même est qualifié « Eques Lusinge de Arenton, filius Joan Caroli. » Le 18 octobre 1757, baptême de sa fille, Marie Félicité Madeleine, "née au château".

lundi 23 juin 2008

CAPELLO de CHATEAUNEUF (+)

« d’or au chef d’azur denché »

Seigneur de Châteauneuf 1561

Seigneur de Peillon 1602

Famille de La Turbie, connue à Nice au commencement du XIVème siècle. Jean était notaire à Nice en 1365 ; Pierre-André dans le courant du XVème siècle fut receveur des péages et bailli de La Turbie. Isoard prit du service en Espagne et eut deux fils Louis, jurisconsulte, et André (+1545),qui fut premier consul en 1532. Ce dernier avait épousé Louise de Berre, et un de ses fils Claude, fut auditeur-maître de la chambre des comptes de Piémont. En 1561, la famille snccèda aux Grimaldi dans une portion de Châteauneuf.

Honoré fut premier consul en 1573; Jean le fut en 1581 et en 1592, il était en outre poête de quelque mérite. Pierre-Antoine acheta des Isnardi une portion du fief de Peillon dont il fut investi le 11 mars 16o2. Il fit donation de ce fief à son neveu Marc-Antoine, mais celui-ci n'ayant pas eu de descendants, le fief passa à Jean-André, frère de Marc-Antoine. Celui-ci acheta, le 16 novembre 1636, une portion du fief de Châteauneuf.

Le fief de Peillon passa à Pierre-Marc-Antoine, dont l'unique fille, Thérèse-Catherine, le porta à la maison Peyrani. Le fief de Châteauneuf par contre fut laissé en héritage à Paul Gaëtan (°1678) docteur en droit, premier consul de Nice en 1714, intendant-général en Sardaigne (1720). Paul-Gaëtan avait épousé en 1702 Lucrèce Marchesan de Châteauneuf, dernière descendante de cette illustre maison et en eut pour fils, Antoine-Maurice, capitaine de la marine Sarde, et Joseph Dominique (+1765). Ce dernier, docteur en droit, fut premier consul à Nice en 1735 et 1742, juge au tribunal royal de Sardaigne et membre du Sénat de piémont (1754). Avec sa fille unique, Constance-Marie-Charlotte, épouse d'Ignace Torrini de Châteauneuf, s'éteignit cette famille.

(+) Famille éteinte




TORRINI de CHATEAUNEUF (+)

« d’azur à la tour d’argent maçonnée de sable surmontée d’une étoile d’or en chef »

Seigneurs de Monastero

Seigneurs de Quincinetto 1683

Seigneurs de Fogassieras XVIIIème s

Seigneurs de Châteauneuf 1772

Famille originaire de Lantosque. Jules Torrini, mathématicien et méde­cin célèbre, docteur principal du duc Charles-Emmanuel II, professeur à l'Université de Turin, acheta le fief de Monastero di Vasco (près de Mondovi,Piémont), et en eut l'investiture régulière. Il eut pour fils :

1° Jean-Ludovic, qui fut avocat, juge à Nice, préfet de Barcelonnette, puis sénateur du Sénat du Piémont (1663), et enfin président de la délégation du Sénat au-dela de la Dora établie à Vercelli (1687), et

2° Barthélemy, docteur en médecine et en philosophie, qui succéda à son père comme médecin principal de la Cour et comme professeur à l'Université de Turin. Barthélemy acheta le fief de Quincinetto, et en fut investi. Cependant aussi bien le fief de Monastero que celui de Quincinetto retournèrent à la Couronne à la révision de 1720.

Jules-Fréderic, fils de ce Barthélemy, fut docteur en droit, sénateur du Sénat de Turin et de celui de Nice (1714).

Son fils Ignace, qui fut investi du fief de Fogassieras, épousa Cons­tance-Marie Capello, héritière d'une portion du fief de Châteauneuf. Ignace eut comme descen­dant Joseph-Dominique, qui de son mariage avec Silvie-Catherine Dedons eut :

1° Etienne­ René, chevalier de Malte et capitaine de cavalerie dans l'armée royale sarde,

2° Louis,

3° Char­les-Emmanuel-Louis, avocat, sénateur du Sénat royal de Nice, conseiller communal de ire classe, chevalier des SS. Maurice et Lazare. Il avait épousé en premières noces Paule Eustacchia, des comtes Baratta Montfort, et en deuxièmes noces Louise Nicolis, des comtes de Frassino.

(+) Famille éteinte.

ROCCAMAURA de CHATEAUNEUF


« d’or au lion de sable armé et lampassé de gueules »

Très ancienne famille originaire de Callian, en Provence. Elle se fit connaître à Nice pendant le XIIème siècle, par un Jean, notaire, dont le fils fut (1286), un des représentants de la ville de Nice aux états généraux de Sisteron. En 1287, un Roccamaura fut un des 6o otages, choisis parmi les plus illustres familles de Provence et remis au roi d'Aragon en vertu du traité d'Oleron. Giraud fut premier consul de Nice pendant les années 1379, 1388 et 1402. En 1388, il fut un des délégués niçois chargés d'aller demander des secours au roi Ladislas, et il fut un des signataires de la convention pour la cession de Nice à la maison de Savoie.

De ce Giraud descendit une branche de seigneurs de Châteauneuf qui s'éteignit dans la maison Galléan, par le mariage d'Honorine Roccamaura, avec Jacques Gallean.

Jean, frère du Giraud sus-mentionné eut un fils, Antoine, qui fut notaire. Son fils Guido, avocat fiscal à Nice (1437), puis juge de Sospel (1442-1451), acheta une portion du fief de Châteauneuf, dont il fut investi le 27 mars 1456. A cette branche appartinrent : Jean, premier consul de Nice en 1491 ; Barthélemy, capitaine général de Sospel en 1508 ; François, premier consul de Nice en 1561 ; Bernard, premier consul en 1622 ; Honoré, premier consul en 1658. Les derniers descendants mâles de la famille furent : Honoré-Pierre et Jean-Charles. Le premier (+ au commencement du XVIIIème siècle), eut comme descendants Cassandre (mariée à Maurice Marchesan de Châteauneuf) et Camille, qui vendit sa part du fief à la famille Ghisi. De Jean-Charles, descendit Claire-Marie, qui épousa Pierre de Lucinges, dont le fils Charles-Victor, fut investi de la part du fief héritée de sa mère, le 16 janvier 1773. Cette portion fut en suite vendue (le 8 février 1791), à Charles-Anselme Martini de Châteauneuf, déjà propriétaire et seigneur d'une autre portion de ce fief.

dimanche 22 juin 2008

ARNAUD de CHATEAUNEUF

« tranché d’azur et de gueules à la bande d’or accompagnée en chef d’un lys du même, en pointe de deux roses d’argent »

Famille connue à Nice depuis le XVème siècle. André Arnaud, docteur en droit, épousa Thérèse-Françoise-Marie Ghisi, héritière d'une portion du fief de Châteauneuf, portion dont elle fut investie, avec le titre de baron pour elle et ses descendants, le 3 juin 1771.

De la descendance des barons Arnaud, méritent d'être signalés :

1° Louis Aygulf (+1833), docteur en droit, Chev. des SS. Maurice et Lazare, substitut de l'avocat fiscal général à Nice, dès 1789, puis sénateur et juge du Consulat de la mer, à Nice (1815), gratifié ensuite (1829) du titre de Président ;

2° Charles, neveu du précédent, major dans l'armée royale sarde ;

3° Félix (+1884), fils du précédent et de Marianne Scarampi, docteur en droit, chef de section au Ministère des affaires étrangères du Royaume d'Italie, Officier. des SS. Maurice et Lazare (1869), Chevalier du Soleil et du Lion de Perse et de l'Ordre des Guelfes de Hanovre.

Le frère du chevalier Félix, le baron Alexandre (+1879) épousa Emilie des barons Héraud. Les deux frères n'ayant laissé aucun héritier mâle, le titre est passé à l'unique fille du baron Alexandre, laquelle, par décret royal du 12 avril 1885, a obtenu de S. M, le Roi d'Italie l'autorisation de transmettre son titre à son mari, Alexandre Faraudi, et à ses descendants.


de SAUTEIRON de SAINT-CLEMENT

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« de gueules à trois chevrons d’or accompagnés par trois étoiles d’or, deux en chef et une en pointe »

Dev :Fortitudo et clementia

Famille d'origine provençale, anciennement établie à Manosque, où elle possédait un fief et où la tradition veut qu'elle ait joui des titres de comte et de marquis.

Cette famille s'enorgueillit d'un Boniface, écuyer du roi René, puis de Jean d'Anjou, qui épousa (1467) Marie de Voland d'Aubenas. Un membre de cette famille se trouvait à la suite de Charles VIII, en 1495, lorsque ce souverain entreprit la conquête du royaume de Naples. Auban, fils du prénommé Boniface, fut lui aussi écuyer des comtes de Provence ; son fils Jean exerça avec honneur la magistrature et un de ses neveux, Joseph, fut investi du fief de Cassagne ; d'où la branche des de Sauteiron de Cassagne. En 1667, François, arrière-neveu du susdit Jean, épousa Melchione de Baudric(l) de qui naquit Antoine, dont le fils François, docteur en théologie, fut vicaire général du diocèse de Sisteron et obtint à un âge avancé (1778), par décret royal, une pen­sion sur l'abbaye de Fécamp. Pompée, frère du précédent, héritier de la grosse fortune de la maison Baudric, fut investi en 1739 du fief de Saint-Clément et ramena la famille à Manosque, d'où les de Sauteiron avaient émigré à Pierre­vert(2) en 1558. Le fils de Pompée fut Joseph-Antoine, colonel dans l'armée de S. M. Très Chrétienne, puis gouverneur de Pertuis, membre de l'assemblée de la noblesse du sénéchalat de Forcalquier pour les élections aux Etats généraux de 1789.

Son fils aîné, Jean-Louis, émigra à Nice à l'époque de la Révolution et y épousa une jeune fille niçoise, Rose-Marie Roissard, des barons de Bellet. A la Restauration, Jean-Louis de Sauteiron fut nommé préfet, charge honorifique qu'il refusa; et pendant qu'il attendait d'être appelé à un autre emploi, il mourut à Paris.

Parmi ses enfants mentionnons: Justine (+1875), jeune fille de talent séduisant et poétesse de quelque mérite et Louis-François, docteur en droit, secrétaire civil et criminel du Sénat royal de Nice et ensuite (après l'annexion de 1860) secrétaire en chef, pendant de longues années, de la Cour d'appel d'An­cône. Archibald, fils du précédent, suivit la carrière paternelle.

La famille est actuellement[en 1912] illustrée par un fils du noble Archibald, le noble Charles de Sauteiron (°1864), major d'artillerie retraité dans l'Armée italienne, ingénieur électrotechnique diplômé de l'Institut Montefiore de Liège, chev. des SS. Maurice et Lazare, de la Cour italienne et de l'ordre de Léopold de Belgique, décoré de la croix d'or pour ancienneté de services.

(I) Fille du noble François de Baudric et de Françoise de Flotte.

(II) Un François de Sauteiron avait épousé Anne Amoureux de Pierrevert ; après que les huguenots eurent en 1558 incendié le palais des de Sauteiron à Manosque, la famille se transporta à Pierrevert.


(Source: la Noblesse niçoise, J.de ORESTIS DI CASTELNUOVO, Nice 1912 & ARTEFEUIL, TomeIII)

                

vendredi 20 juin 2008

TONDUTI de l'ESCARENE


« d’argent à la bande d’azur chargée de trois mollettes d’or »

« Etiam supera vincit »

Comte de l'Escarène (1700)

Seigneur de Castelnuovo (1761)

Seigneur de Peillon (1580)

Seigneur de Falicon (1737)

Comte de Villafranca (1738)

Seigneur de Toetto-Scarena

SUPPORT : Deux vieux guerriers tenant chacun un petit drapeau de gueules

CIM : Hercule avec sa massue

Famille qui jouissait à Nice d'une haute considération dès le XVème siècle et dont un Antoine fut premier consul de Nice en 1462. Jean, fils de Lazare Tonduti, fut père de Barthélemy, lequel épousa (1541) Andreina Cappello et obtint du Duc de Savoie des lettres de noblesse, le 23 mars 1551. De lui descendirent, entr'autres, Nicolas, premier consul en 1584, et Jean-André qui fut premier consul en 1583 et 1591 et épousa Périnette Chiabaudi, héritière d'une partie du fief de Peillon, dont elle fut investie le 7 février 158o (1). Cette branche hérita aussi des Galleani une portion du fief de Castelnuovo (2).

Au XVIIème siècle méritent d'être mentionnés dans cette famille: Flaminius, premier consul en 1606, 1613 et 1632 , Ludovic, premier consul en 1644; Char les-Honoré, premier consul en 1664; Charles-Laurent, premier consul en 1673 et 1679 ; ce dernier fut un des cinq députés chargés de signer la capitulation de Nice (attaque du bon Louis XIV !) en 1691 et resta comme ôtage auprès de M. de Catinat jusqu'à ce que la reddition fût accomplie ; Pierre-François, chevalier palatin, consulteur et doyen du Saint-Office à Avignon, auteur de diverses oeuvres en latin (3) François, conseiller de S. A. R. et sénateur à Nice, fut un des quatre députés de Nice délégués auprès du roi de France pour obtenir la confirmation des conditions stipulées lors de la capitulation de 1691 ; Raymond, pendant environ quarante ans (1681-1720), capitaine général de Sospel ; se signala par son courage dans la défense de Nice en 1691, où il fut grièvement blessé ; par la suite, il fut général de bataille dans les armées de S. M. Sarde.

André Tonduti, premier consul en 1753 et 1775, épousa Angèle-Marie Germano, héritière du fief comtal de Villefranche et d'une partie des seigneurs de Peillon et du Toët de l'Escarène, fiefs dont Angèle-Marie fut investie le 6 septembre 1737, et son mari, le 24 juillet 1738. Le fief de Villefranche fut vendu par le comte André, avec l'assentiment royal, à la famille Auda ; les autres fiefs échurent en héritage à Marie-Geneviève Tonduti, fille des susdits, mariée au marquis Claude Alli-Maccarani.

Charles François Tonduti fut investi, le 1er mars 1737, d'une portion du fief de Falicon. Son fils, Gaétan-Laurent, n'eut pas de descendance et son héritage passa au comte Jean Augustin Peyre della Costa.

Joseph Tonduti reçut l'investiture d'une portion du fief de Peillon, le 9 novembre 1733. Son fils Joseph-Antoine-Gaétan n'eut pas d'héritiers, et après la mort de ce dernier et de sa soeur Marie-Christine, veuve Rodolfo, le fief passa à son neveu, le noble Antoine Rossi di Castelnuovo, qui joignit le nom de Tonduti à son propre nom.

La branche principale de la famille reconnaît pour chef, au XVIIIème siècle, Horace Tonduti qui, le 3 avril 1700, fut investi du fief de l'Escarène (3), avec le titre de comte. De lui descendit Nicolas-Jean-André, qui fut premier consul en 176o et 1769 et épousa Marie Caissotti de Roubion. De leur descendance, il faut mentionner les deux frères, le comte Antoine-Barthélemy et le chevalier Gaétan. Le premier (° 1771 +1856) fut officier dans l'Armée sarde, avec laquelle il fit la campagne des Alpes, où il fut blessé. Pendant l'occupation française du Piémont, il vécut dans la retraite jusqu'à ce que (18o8) Napoléon le nommât secrétaire général du département de la Méditerranée. Après la première Res tauration, il fut nommé directeur général des Postes en France et, après Waterloo, il fut appelé à de hautes fonctions dans le ministère des Travaux Publics à Paris. Cependant, en 1817, il donna sa démission et revint à Nice. Le roi Charles-Albert le nomma ministre de l'Intérieur en 1831, lui conféra le grade de major-général, la croix de Chevalier de l'Ordre Civil de Savoie, la médaille Mauricienne pour le mérite de dix lustres de service militaire et le grand cordon des SS. Maurice et Lazare (1833). En quittant le Ministère (1835), il conserva le titre de Ministre d'Etat et de Président honoraire de l'Ordre Civil de Savoie.

Le chevalier Gaétan, frère du précédent, fut officier dans l'infanterie de l'Armée sarde et y atteignit le grade de major-général. Il fut nommé (1822) premier officier de la Secrétairerie de guerre et marine, charge qu'il occupa pendant plusieurs années, et il eut la grand-croix des SS. Maurice et Lazare.

La famille est éteinte.




























« d’argent à la bande d’azur chargée de trois mollettes d’or »

« Etiam supera vincit »

Comte de l'Escarène (1700)

Seigneur de Castelnuovo (1761)

Seigneur de Peillon (1580)

Seigneur de Falicon (1737)

Comte de Villafranca (1738)

Seigneur de Toetto-Scarena

SUPPORT : Deux vieux guerriers tenant chacun un petit drapeau de gueules

CIM : Hercule avec sa massue

Famille qui jouissait à Nice d'une haute considéra­tion dès le XVème siècle et dont un Antoine fut premier consul de Nice en 1462. Jean, fils de Lazare Tonduti, fut père de Barthélemy, lequel épousa (1541) Andreina Cappello et obtint du duc de Savoie des lettres de noblesse, le 23 mars 1551. De lui descendirent, entr'autres, Nicolas, premier consul en 1584, et Jean-André qui fut premier consul en 1583 et 1591 et épousa Périnette Chia­baudi, héritière d'une partie du fief de Peillon, dont elle fut investie le 7 février 158o (1). Cette branche hérita aussi des Galleani une portion du fief de Castelnuovo (2).

Au XVIIème siècle méritent d'être mentionnés dans cette famille: Flaminius, premier consul en 1606, 1613 et 1632 , Ludovic, premier consul en 1644; Char­les-Honoré, premier consul en 1664; Charles-Laurent, premier consul en 1673 et 1679 ; ce dernier fut un des cinq députés chargés de signer la capitulation de Nice (attaque du bon Louis XIV !) en 1691 et resta comme ôtage auprès de M. de Catinat jusqu'à ce que la reddition fût accomplie ; Pierre-François, chevalier palatin, consulteur et doyen du Saint-Office à Avignon, auteur de diverses oeuvres en latin (3) François, conseiller de S. A. R. et sénateur à Nice, fut un des quatre députés de Nice délégués auprès du roi de France pour obtenir la confirmation des conditions stipulées lors de la capitulation de 1691 ; Raymond, pendant environ quarante ans (1681-1720), capitaine général de Sospel ; se signala par son courage dans la défense de Nice en 1691, où il fut grièvement blessé ; par la suite, il fut général de bataille dans les armées de S. M. Sarde.

André Tonduti, premier consul en 1753 et 1775, épousa Angèle-Marie Germano, héritière du fief comtal de Villefranche et d'une partie des seigneurs­ de Peillon et du Toët de l'Escarène, fiefs dont Angèle-Marie fut investie le 6 septembre 1737, et son mari, le 24 juillet 1738. Le fief de Villefranche fut vendu par le comte André, avec l'assentiment royal, à la famille Auda ; les autres fiefs échurent en héritage à Marie-Geneviève Tonduti, fille des susdits, mariée au marquis Claude Alli-Maccarani.

Charles François Tonduti fut investi, le 1er mars 1737, d'une portion du fief de Falicon. Son fils, Gaétan-Laurent, n'eut pas de descendance et son héritage passa au comte Jean Augustin Peyre della Costa.

Joseph Tonduti reçut l'investiture d'une portion du fief de Peillon, le 9 novembre 1733. Son fils Joseph-Antoine-Gaétan n'eut pas d'héritiers, et après la mort de ce dernier et de sa soeur Marie-Christine, veuve Rodolfo, le fief passa à son neveu, le noble Antoine Rossi di Castelnuovo, qui joignit le nom de Tonduti à son propre nom.

La branche principale de la famille reconnaît pour chef, au XVIIIème siècle, Horace Tonduti qui, le 3 avril 1700, fut investi du fief de l'Escarène (3), avec le titre de comte. De lui descendit Nicolas-Jean-André, qui fut premier consul en 176o et 1769 et épousa Marie Caissotti de Roubion. De leur descendance, il faut mentionner les deux frères, le comte Antoine-Barthélemy et le chevalier Gaétan. Le premier (° 1771 +1856) fut officier dans l'Armée sarde, avec laquelle il fit la campagne des Alpes, où il fut blessé. Pendant l'occupation française du Piémont, il vécut dans la retraite jusqu'à ce que (18o8) Napoléon le nommât secrétaire général du département de la Méditerranée. Après la première Res­tauration, il fut nommé directeur général des Postes en France et, après Waterloo, il fut appelé à de hautes fonctions dans le ministère des Travaux Publics à Paris. Cependant, en 1817, il donna sa démission et revint à Nice. Le roi Charles-Albert le nomma ministre de l'Intérieur en 1831, lui conféra le grade de major-général, la croix de Chevalier de l'Ordre Civil de Savoie, la médaille Mauricienne pour le mérite de dix lustres de service militaire et le grand cordon des SS. Maurice et Lazare (1833). En quittant le Ministère (1835), il conserva le titre de Ministre d'Etat et de Président honoraire de l'Ordre Civil de Savoie.

Le chevalier Gaétan, frère du précédent, fut officier dans l'infanterie de l'Armée sarde et y atteignit le grade de major-général. Il fut nommé (1822) premier officier de la Secrétairerie de guerre et marine, charge qu'il occupa pendant plusieurs années, et il eut la grand-croix des SS. Maurice et Lazare.

La famille est éteinte.

(1) Sa fille, Hiéronyme, héritière d'une portion du fief de Peillon, épousa Jean-André Borriglione

(2) Il ne m'a pas été possible de retrouver la date de l'investiture de ce fief.

(3) Cette localité fut anciennement fief des vicomtes de Nice, puis de l'abbaye de Saint-Dons. Les Tonduti furent la seule famille qui en reçut l'investiture.

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FARAUDI de CHATEAUNEUF

"fascé d'or et de gueules"

Seigneur de Sainte Marguerite

Baron de Châteauneuf

Ancienne famille qui s'est signalée dans le notariat et la magistrature et dont les plus anciens souvenirs remontent, paraît-il, au XIIème siècle.

Paul Faraudi acquit une partie du fief de Ste-Marguerite (1) et en fut investi le 7 décembre 1647. Après lui ses descendants en reçurent la régulière investiture : André (5 mars 1681), Jean-Baptiste (27 juillet 1715), Gaspard (27 mars 1752). Mais en 1754 mourut l'intendant Jean-François-Balduini, sei gneur d'une autre portion du fief de Ste-Marguerite et qui faisait aussi valoir des droits sur la portion possédée par les Faraudi. Son neveu (2) et héritier, Jean-Ludovic Rainardi, ayant obtenu en 1772 l'assentiment royal pour entrer en possession de l'héritage, intenta un procès aux Faraudi, et après dîx-sept ans de plaidoiries et de procédures, il obtint enfin une sentence en sa faveur le 1er février 1789 et fut définitivement investi du fief entier de Ste-Marguerite, le 9 mai 1791.

Du susnommé Gaspard, naquit André Faraudi et, de ce dernier, Paul, mort encore jeune après avoir épousé une demoiselle Duc. Le fils unique de Paul Faraudi, Louis, fit partie, en 1820, de la garde d'honneur qui s'était constituée à Nice à l'occasion du séjour du roi Charles-Félix. Il suivit ensuite les cours de droit et après avoir obtenu le doctorat utriusque juris à l'Université de Turin, entreprit une carrière dans la magistrature où il parvint au grade de conseiller près la cour de Nice (1851), charge qu'il remplit jusqu'à l'annexion, recevant même (1857) la croix de chevalier des Saints Maurice et Lazare. Le chevalier Louis Faraudi avait épousé une demoiselle Saissi de Châteauneuf et de ce mariage est né, entr'autres, Alexandre Faraudi, actuellement vivant, docteur en droit, marié à la demoiselle Delphine Arnaud, héritière d'une portion du fief de Châteauneuf avec titre de baronnie. S. M. le roi Humbert, par décret royal en date du 12 avril 1885, a donné son assentiment au passage du titre de baron de Châteauneuf dans la famille, avec droit pour Alexandre Faraudi d'user de ce titre maritali nomine.

(1) Fraction du Puget. - Ce fut anciennement un fief des Glandevès, puis des Vintimille ; c'est d'une portion de ce fief, passée aux de Falcone, puis aux Laurini, que les Faraudi firent l'acquisition.

(2) Marie-Françoise Balduini, soeur de l'intendant Jean-François, avait épousé Jean-François Rainardi et leur fils fut le sénateur Jean-Ludovic Rainardi.

(Source: la Noblesse niçoise, J.de ORESTIS DI CASTELNUOVO, Nice 1912)

jeudi 19 juin 2008

BADAT


« de geules à la comète d’or à seize rais »

Seigneur de Châteauneuf (1280)

Seigneur de Saint-Sauveur (1373) et La Caynée (1621)

Contes (1311), Eze (1331), Villefranche (1390), Entraunes (1616)

Comte d’Ilonse, Rorà,Pierlas, Malaussène, St Jean d’Aurelle (1621)

Famille connue à Nice depuis l'an 1074 (1). Parmi les plus anciens personnages de ce nom, mentionnons : Raymond, chanoine en 1135 ; Guillaume, premier consul de Nice en 1144 ; Fulcon, premier consul de Nice en 116o ; un autre Fulcon, premier consul en 1227 ; Eugène, premier consul en 1246 ; François (2), un des consuls de 1305 (mari de Béatrix de Châteauneuf, héritière d'une partie de ce fief, aliénée par la suite) ; Marino, chanoine de Glandèves (1318) ; André, capitaine général de Sospel (1350) et puis par deux fois (1370 et 1384) premier consul à Nice ; Andaron, investi de Saint-Sauveur (1375), fief ensuite aliéné ; Antoine, premier consul en 1375 ; Ludovic, d'abord consul de Nice (1414 et 1425) puis abbé de Saint-Pons et évêque de Nice (1428) ; Pierre, plusieurs fois premier consul (1449, 1455, 1460) et ensuite avocat fiscal de la Curie de Nice (1477) ; Barthélemy, deux fois (1447 et 1478) viguier de Sospel ; Jean, consul de Gênes à Nice, où il combattit valeureusement dans la mémorable défense de 1543 ; et enfin, Jean-Baptiste, chevalier des SS. Maurice et Lazare. Ce dernier, d'abord capitaine dans l'armée ducale, fut ensuite capitaine de galère, gouverneur d'Oneille, commandant de Barcelonnette (1581), promu colonel à la prise d'Antibes et enfin, général des galères ducales et gouver neur de Villefranche. Les fils de Jean-Baptiste furent :

1° Annibal, chevalier de justice des SS. Maurice et Lazare. (1607), qui joua un rôle en évidence dans la capture du baron rebelle Annibal Grimaldi de Beuil ; il fut gouverneur de Villefranche et de Barcelonnette et obtint l'investiture d'Ilonse, Rorà et Pierlas avec le titre de comte (1621), fiefs revenus à la Couronne en 1722 (3) ;

2° Marc-Antoine, colonel d'infanterie, sergent-major de bataille dans les guerres du Montferrat et puis gouverneur de Verceil. Il fut investi du fief de Malaussène avec le titre de comte (1621), fief qui fit retour à l'Etat en 1722 ;

3° Etienne, gentilhomme de la chambre de S. A. R., chevalier de Malte, lieutenant du fort de Villefranche, gouverneur de Saint-Hospice et commandant de l'artillerie dans les guerres du Montferrat. Il fut investi le 22 mai 1621 des fiefs de la Caynée et de Roubion (4) ; ce dernier fief passa à la famille Caissotti, par suite du mariage de Béatrix, fille d'Annibal Badat, tandis que celui de la Caynée fut aliéné en 1657.

Le dernier descendant de cette illustre famille fut le comte Charles-Joseph Badat (arrière-neveu du comte Annibal plus haut nominé), commandant de Valenza (1722), lieutenant-colonel (1748), colonel (1758), ensuite brigadier d'infanterie, puis lieutenant-général (1774), gouverneur de Cuneo et de Tortone et enfin général d'infanterie (178o).

(1) Le comte Caïs de Pierlas, dans son importante étude « Le fief de Châteauneuf » donne l'arbre généalogique de cette famille, depuis 1074 jusqu'à la fin du XIVème siècle ; cependant, nous n'y trouvons pas enregistrés quelques-uns des personnages que nous avons cités et qui figurent dans la nomenclature des Consuls de Nice. Nous savons, en outre, par l'histoire de Nice, que la famille Badat était toute puis sante à Nice, dès la fin du XIème siècle et à la tête du parti républicain autonomiste contre les Cays, fauteurs des Comtes de Provence.

(2) Sa fille Astruga avait épousé Raimond de Grasse de Cabris. La famille de Grasse n'est pas niçoise, mais comme elle posséda plusieurs fiefs dans le Comté de Nice avant la domination savoisienne (tels que Toudon, Le Mas, Aiglun, portion de Châteauneuf, etc.) et à raison des nombreuses alliances contractées avec les Badat, Balbo, Caissotti, Capello, Fabri, Grimaldi, des Ferres, Lascaris, du Puget, Truchi, etc., il ne nous semble pas déplacé de donner ici une très brève notice sur cette famille.

D'après les chartes de l'abbaye de Lérins, la famille de Grasse descendrait de Rodoard comte et prince d'Antibes au Xme siècle. Elle se divisa en deux principales branches : le de Grasse du Bar et le de Grasse de Cabris.

Isnard de Grasse du Bar, Commandeur de St Jean de Jérusalem reçut de la reine Jeanne, en récompense de ses services, les terres du Mas et d'Aiglun le 7 juillet 1348 ; et le 18 mai 1349 il fit donation de la terre d'Aiglun à son cousin germain maternel Pons des Ferres.

Bertrand de Grasse du Bar reçut du roi Louis et de la reine Jeanne, les terres d'Eze, Peille, Sospel et l'île Ste-Marguerite, le 28 mai 1351.

Louis de Grasse, seigneur. du Mas et de Callian fut lieutenant-général en Provence en 1516. C'est à lui que François Ier écrivit le 10 février 1524, de s'emparer de Barthélemy Doria meurtrier de Lucien Grimaldi. Charles de Grasse, comte du Bar, était le propre gendre d’ Annibal de Grimaldi, Comte de Beuil.

La famille de Grasse est encore représentée aujourd’hui mais elle a quitté la Provence pour la Picardie.

(3) Victor-Amédée Il, par un édit de 1720, soumit à une rigoureuse révision toutes les possessions féodales des familles nobles du royaume et, à la suite de cette révision, beaucoup de fiefs furent incamérés par l'Etat.

(4) Village fondé en 1130. Ce fut un fief des de Montalban du lieu de Glandèves, puis des Balbo, jusqu'à ce que Pierre Balbo, par la convention de Brignoles (1273) céda à Charles d'Anjou tous ses fiefs de la vallée de la Tinée, en échange du marquisat du Muy en Provence (Papon -Histoire Générale de Provence). Les Grimaldi de Beuil reçurent de la maison d'Anjou le fief de Roubion ; après l'exil de cette famille, le fief passa à Etienne Badat.

GALLEAN de CHATEAUNEUF

"bandé d'or et d'azur, au chef de gueules, chargé d'un lion léopardé d'or"

« Deo dante »

Seigneurs de Castelnuovo

Comte de Barbaresco et de Canelli

Comte d’Utelle

Comte de Toudon avec Ascros et Tourette-Revest

Baron

Predicat de Saint-Ambroise

Ancienne famille (1) originaire de Vintimille, dont un membre, nommé Simon, était conseiller du podestat de Gênes, en 1122 ; son fils Inigo fut consul de Gênes en 1188.

A Nice, on retrouve la trace de cette famille dès 1307 : cette année-là, un Raymond Galleani possède une maison « in podio sancti Martini ». Après lui, il faut rappeler : Jacques Galleani qui, par trois fois (1351, 1357 et 1371) fut premier consul de Nice ; Jean, notaire; Pierre, qui au XVème siècle fut profes­seur à l'Université de Turin et écrivain de grande valeur. Le fils de ce dernier, Jean Galleani (+1538) est le célèbre propriétaire du grand navire surnommé « La Galeana » qui lui valut de la part des Gênois tant de persécutions. Il avait épousé Nicoletta Doria et de ce mariage naquit, entr'autres enfants, Marc-Antoine (+1574), homme de mer réputé qui fut vice-amiral des galères de l'ordre des SS. Maurice et Lazare, après avoir été précédemment nommé (1570) capitaine-général de Sospel, charge déjà occupée en 1505 par un autre membre de la même famille. Le fils de l'amiral Marc-Antoine fut Jean-Paul, chevalier des SS. M. et L. (1566) et le capitaine général de Sospel (1577-1582).
En même temps, Pierre-Jean Galleani était élevé par trois fois (1580, 1590 et 1598) à la charge de premier consul de Nice.

De cette souche commune, ont pris naissance diverses branches de la famille.

I. Ludovic (1421) pharmacien, fut le père de Jacques (+avant 1480), lequel épousa Honorée Roccamaura, héritière d'une portion du fief de Châteauneuf, dont elle fut investie ainsi que ses fils, le 22 septembre 1480. A cette branche ont appartenu : Raphaël, homme d'Etat habile, conseiller de la duchesse Blanche de Savoie (2), dont il fut ambassadeur en Espagne (1493) pour la conclusion d'un traité de paix avec le roi de Castille, de qui les sujets se livraient à la guerre de course; Jean, premier consul de Nice, en 1525; Prosper, lecteur ordinaire à l'Université de Turin, puis, avocat patrimonial à la Chambre des comptes de Piémont et avocat fiscal général (1593), enfin, président patrimonial ; Ulysse (+1631), fils du précédent, docteur ès-lois, sénateur du Sénat de Piémont, après avoir rempli la charge de gouverneur d'Oneille, nommé en dernier lieu (1628) président du Sénat de Piémont ; Erasme, qui reçut de Charles-Quint le grade de colonel et commanda un corps de volontaires niçois dans la malheureuse expédition de Provence ; Ludovic (+1611), reçu chevalier de Malte, se signala par son courage dans beaucoup de combats, et admis à servir le roi d'Espagne dans la marine sicilienne, y obtint le grade de lieutenant-général de l'escadre de galiotes; Jean-Jérôme, entré lui aussi dans l'ordre de Malte (1626), y surpassa, en vaillance, ses prédécesseurs, pourtant déjà si valeureux, et se signala spécialement dans un combat près de Chypre (1631) et fut plus tard nommé gouverneur de l'île de Gozzo.

Les frères Jean-Jérôme, Jean-François et Jules-Antoine, descendants du président Ulysse sus-nommé, furent investis du fief de Barbaresco (près d'Alba, en Piémont) le 14 avril 1694, avec institution de droit d'aînesse en faveur de la descendance de Jules-Antoine, lequel fut investi de Canelli (près Asti, en Piémont), avec le titre de comte, le 6 janvier 1706. Le fils aîné du comte Jules- Antoine, fut Jean-François, qui mourut en 1745, sans enfant : son frère Juvénal-Jean-Baptiste (+1778), hérita de ses fiefs : dès le 22 mai 1745 il avait aussi obtenu le titre de comte sur le fief de Barbaresco.

Le dernier qui ait été investi de fiefs de la famille, fut le comte Jules ­Camille. Cette branche est éteinte.

Jérôme-Marcel Galleani, descendant du colonel Erasme, fut premier consul de Nice en 1682 et le 9 mars 1700 il reçut l'investiture du fief d'Utelle (3) avec le titre de comte, fief que sa nièce Marie-Thérèse vendit (1759) avec l'agrément royal, à la famille Lovera-Bottero, de Cuneo.

II. André Galleani, premier consul de Nice en 1603 fut père de Jean ­Baptiste, lequel, s'étant signalé dans la répression de la rébellion des Grimaldi de Beuil, fut investi, le 12 août 1621, des fiefs de Toudon, avec Ascros et Tourette de Revest (4). Un autre André fut premier consul de Nice en 1675 et, pen­dant de longues années, conseiller communal. Son fils Jean-Baptiste obtint le 9 avril 1734 l'érection des fiefs de sa famille en comté. Avec lui s'est éteinte cette branche de la famille et les fiefs sont passés à la maison Caissotti de Roubion.

III. D'une branche de la famille Galleani résidant à Vintimille a pris naissance Jean-Baptiste (°1803), lequel, entré à l'Académie royale militaire de Turin (1817) en sortit sous-lieutenant d'infanterie et passa ensuite dans l'arme des carabiniers royaux, où il atteignit le grade de major et se retira du service en 1848. Il fut ensuite, pendant de longues années, agent consulaire d'Italie à Menton. Il était chevalier des SS. Maurice et Lazare et commandeur la Cour italienne. Il avait épousé la demoiselle Félicité Preti de St-Ambroise (5) dernière de son nom ; et par patentes royales du 31 juillet 1838, il avait obtenu que le prédicat de St-Ambroise passât aux Galleani. Le même Jean-Baptiste obtint le titre de baron pour lui et ses descendants par lettres patentes du 24 août 1841.

Frédéric (°1805 +1845), frère du précédent, entré à l'Académie Royale de Turin (1816), fut nommé sous-lieutenant en 1824 dans le bataillon des Chasseurs de la Reine et fut ensuite capitaine dans la brigade Aoste jusqu'à sa mort.

Du baron Jean-Baptiste plus haut nommé, naquirent, entr'autres, les deux frères Horace et Charles, qui ont illustré cette famille dans les armes.

Horace (1835 +1908) entré à l'Académie Royale de Turin (185o) en sortit sous-lieutenant d'artillerie (1855). Il prit part en qualité de lieutenant à la bataille de San-Martino, où il mérita une médaille d'argent à la valeur militaire. Promu capitaine (1859), il gagna une seconde médaille d'argent à la valeur militaire dans la campagne de l'Italie méridionale. Il fit la campagne de 1866 avec le grade de major et, vingt ans après, fut nommé major général et finalement lieutenant-général (1891). Après sa retraite du service, il fut pendant de longues années le très actif président du sous-comité de la Croix-Rouge à Turin. Il etait grand officier des SS Maurice et Lazare et chevalier grand-croix de la Cour italienne.

Charles (°1839) vivant [en 1912 !]. Entré à l'École royale de Marine, à Gênes, il en sortit avec le grade de garde marine en 1859. Il prit part à la campagne de l'Italie méridionale comme sous-lieutenant et y gagna une médaille d'argent à la valeur militaire. Comme capitaine de frégate, il fut aide de camp effectif de S. M. le roi Humbert Ier et, comme capitaine de vaisseau, il remplit pendant plus de douze ans les fonctions de premier aide de camp de S. A. R. le Duc de Gênes. Actuellement, il est contre-amiral dans la réserve navale, décoré de la médaille mauricienne pour le mérite de dix lustres de service, Grand Offficier de la Cour italienne et de SS. Maurice et Lazare, de l'Aigle Rouge de Prusse et de l'Étoile Noire, Commandeur St-Olaf de Norvège, d'Albert le Valeureux de Saxe, du Mérite Militaire de Bavière, de la Couronne de Roumanie, de la Légion d’Honneur de France ; Officier de l'Osmanié Ottoman, Chevalier de l'Ordre de Tour et Épée de Portugal et du Nicham-Iftikar de Tunis, ainsi que d'autres ordres étrangers.

Le frère du précédent, le chevalier Alexandre, docteur en droit, fut pendant plusieurs années vice-consul d'Espagne et d'Italie à Menton, puis vice-consul de Portugal dans la même ville ; il était Chevalier de la Cour italienne et de l'Ordre d'Isabelle la Catholique d'Espagne.­

(1) Nous omettons de parler ici de la branche des Galleani, barons de Védènes (1352), (d'où descen­dent les Gallean, ducs de Gadagne, établis en France, et les Galleani, comtes d'Agliano et Caravonica, encore existants en Piémont), parce que, à aucun titre, ils ne peuvent être considérés comme appartenant à la noblesse niçoise, bien qu'ils tirent leur origine de la même souche que les Galleani, de Nice.

(2) La Duchesse Blanche, des marquis de Montferrat, était alors régente de l’état pour son fils Charles II

(3) Utelle avait été anciennement un fief des Grimaldi qui l’avaient perdu en 1364.Depuis lors, aucune famille n’avait plus demandé à en être investie.

(4) Toudon avec Ascros et Tourette Revest avait été un fief des Glandevès, puis des Balbo et à partir de 1391 des Grimaldi.

(5) La famille Preti avait été investie du fief de Saint-Ambroise en 1703 par le prince de Monaco.

Le fief de CHATEAUNEUF "lès NICE"

Le plus ancien document se rapportant aux droits féodaux à Châteauneuf date du 1er Juin 1030.

C'est une charte de l'abbaye de Saint-Pons, qui nous apprend que l'évêque de Nice(de 1011 à 1030), Pons III, fils de noble Miro, "Comte de Nice" et d'Odile de Provence, seigneur du fief de Châteauneuf, qualifié en 1057 de « Vicomte de Sisteron », donne à l'abbaye de Saint-Pons le village de Châteauneuf et deux hameaux qui en dépendaient, appelés du nom de l'époque, "Sallas Ramarico"(ou Sassa Francaria) qui se trouvent sur la route de Remaurian joignant Châteauneuf à Bendejun et semblent correspondre au lieudit actuel "Les Salettes" et Ben de Juno (Bendejun).

Parmi les signataires figurent Miro et dame Odila, frère et mère de l'évêque. Les mots "aliquid ex mea", qui se lisent sur l'acte de donation, indiquent bien que Châteauneuf appartenait en propre au donateur.

En 1025 déjà, il avait fait don à son église-cathédrale, Sainte-Marie, de ses possessions du quartier Fuon Cauda sur le territoire de Nice.

En 1109, après la donation primordiale de Châteauneuf à l'abbaye de Saint-Pons, nous trouvons ce village en possession d'autres seigneurs qualifiés de « fils de quondam Petri Isnardi », et portent les noms de:
-Isnard,

-Guillaume Talono,

-Pierre Autrigo

-Raymond.
Ces quatre frères, sans faire la moindre allusion aux droits de l'abbaye de Saint-Pons, donnèrent au Chapitre de Nice l'église de Villevieille. Les quatre frères de Châteauneuf devaient occuper dans la contrée une position fort notable dès cette époque. Tous eurent des descendants, sauf Pierre, qui se fit prêtre et devint chanoine.

1 ° Isnard, l'aîné, par son mariage devint en outre propriétaire d'un tiers du fief d'Aspremont qui fut aliéné par Bertrand de Châteauneuf en 1240. C'est de lui que descend Pierre de Châteauneuf, le célèbre troubadour qui, en mai 1265, suivit Charles d'Anjou, Comte de Provence -frère de St Louis- dans son expédition de conquête du Royaume de Naples et assista à son couronnement à Rome. Il dédia son poème « Homais non mi cal far plus long attendenza » (Traduction : « Je ne dois pas attendre plus longtemps ») qui nous est conservé à la bibliothèque de la famille des ducs d’Este à Modène (Italie) à Béatrix, Comtesse de Provence, lors de son couronnement comme reine de Naples.

D'Isnard, descendent:

-Jacques, juge de la baronnie de Beuil (1286) ;

-Guillaume, moine en l'abbaye de Saint-Pons; (Nice)

-Geoffroy, seigneur d'Ascros, dont le fils Oberto fut juge à Nice.

-Le dernier descendant de la branche d'Isnard de Châteauneuf fut Ludovic (1400), marié à Philippine Richieri, des seigneurs d'EZE, dont il n'eut pas de descendance.

2° Le deuxième des frères de Châteauneuf, Guillaume Talono épousa Poncia, fille de Raimbald Laugier, vicomte de Nice et de Rixende d'Apt. C'est par cette illustre alliance que le fief de Tourrette passa dans une branche de la famille de Châteauneuf : Poncia et son frère Laugier en avaient reçu la moitié en 1113 par Laugier d'Apt, évêque de cette ville, qui la tenait lui-même en héritage de sa mère Gisla, fille de Raimbald de Nice.

En 1230, la lignée de Guillaume de Châteauneuf, par le manque de postérité de Geoffroi de Châteauneuf, s'éteignit dans la famille Chiabaudi Raymond, mari d'une soeur de Geoffroy. C'est ainsi que les Chiabaudi possèdent de temps immémorial ce fief de Tourrette, qui portait, au Moyen Age, la dénomination de « Castrum Turritae; Chiabaudorum ».

3° Le dernier des quatre frères de Châteauneuf, Raymond, fut le chef d'une lignée qui, elle aussi, s'éteignit dans la première moitié du quatorzième siècle dans les familles Badat, Chiabaudi, Blacas, Bovetti, de Castellane et de Revest.

Le Comté de Nice faisait partie de la Provence. La Reine Jeanne étant sans enfants, elle avait désigné le Dauphin d'Anjou comme son héritier. Son neveu, Charles de DURAS, ne l'entendit pas de cette oreille et après l'avoir fait assassiner en son château de Naples, entreprit une lutte sans merci pour récupérer le Comté. Las de ces luttes, les niçois se mirent sous la protection du Duc de Savoie par un acte de "dédition" en 1388.

Celui-ci accepta d'autant plus volontiers qu'il cherchait depuis longtemps une ouverture de ses états sur la mer .

Si certaines familles nobles restèrent fidèles à la Provence (comme les d'EZE, les BLACAS, etc...) et s'y retirèrent, d'autres restèrent et accédèrent aux plus hautes charges. Le Duc de Savoie accorda même ses faveurs à des familles de la bourgeoisie -marchande ou de robe- créant ainsi une "nouvelle noblesse".

Ensuite des ventes, partages, héritages multiples qui s'ensuivirent, le fief de CHATEAUNEUF fut morcellé à l'extrême, au point qu'au début du XVIIIème siècle, on ne comptait pas moins de 40 co-seigneurs titulaires d'une ou plusieurs portions du fief, certains ayant même réussi à la/les faire ériger en baronnie, comté ou marquisat.

Dès lors, la possession d'un titre "de CHATEAUNEF" était plus honorifique que de signification féodale...

Enfin, il faut noter que la plus ancienne famille encore représentée de nos jours est celles des marquis de CONSTANTIN de CHATEAUNEUF.

C'est de quelques une de ces soixante familles dont il sera question dans les articles qui suivent, d'abord celles possessionnées à CHATEAUNEUF, aujourd'hui CHATEAUNEUF-VILLEVIEILLE (06390), puis d'autres.

Sources:Toutes sont tirées de l'ouvrage "La noblesse niçoise" de M. J. de ORESTIS di CASTELNUOVO, LAFFITTE REPRINTS, NICE 1912

mercredi 18 juin 2008

MARTINI de CHATEAUNEUF



Seigneurs de Châteauneuf

Seigneurs de Puget et de Figanières

Comtes de Pigna

Seigneurs de Dosfraires

DEV. - " Deus videt "

« Coupé : dans le premier d'azur à l'agneau d'argent passant, surmonté par une étoile d'or ; dans le second, de sinople à deux rosiers d'or nourris sur un gazon du même en pointe. »




Famille d'origine toscane, dit-on, établie à Nice et dans diverses localités du Comté au XVème siècle.

I. Raphaël Martini était, en 1438, aubergiste à Nice; en 1446, il fut élevé à la charge de second consul et enfin, le 14 juin 1447, il recevait des patentes de noblesse du duc de Savoie. Le même Martini acquit une partie du fief de Châteauneuf le 17 mars 1456 ; n'ayant pas eu d'enfants, il choisit comme héri­tier, Ludovic Martini, fils de François (son frère) et de Yolande du Puget. Ludovic avait hérité en 1461 de son oncle maternel, Guil­laume du Puget, dont il prit les armes et le titre. Il épousa une demoiselle Marguerite de Villeneuve-Trans et s'établit en Provence, où en 1533, il est qualifié seigneur de Figanières. Entre 1465 et 1495, il vendit tous ses fiefs et biens situés dans le Comté de Nice. L'histoire de sa descendance devient dès lors étrangère à la noblesse niçoise, d'autant plus qu'il changea même le nom de Martini pour prendre celui de du Puget. Nous considérons donc cette branche de la famille comme éteinte.

II. D'autres Martini, établis d'abord à Utelle et connus dès 1503 par un Antoine Martini, devinrent propriétaires d'une autre partie du fief de Châteauneuf en la personne de Jacques Martini, neveu d'Antoine. Jacques avait épousé Françoise de Belmondi de Castelnuovo et acquit de son beau-frère, Jacques de Belmondi, une nouvelle portion de ce même fief dont il reçut l'investiture régu­lière le 25 février 1587. André, frère de Jacques, fut délégué apostolique à Rome, et obtint le titre personnel de patricien romain par lettres patentes du 27 mai 1576.

Jacques Martini eut plusieurs fils, parmi lesquels Ludovic, ou Louis (+ 1621) jurisconsulte habile, protonotaire apostolique, choisi par les rois Henri IV de France et Philippe II d'Espagne pour rédiger leurs actes de mariages respectifs et qui fut enfin (1611) évêque d'Aoste. Des frères de Ludovic : Alexandre, Jean­ André et Pierre, ont pris naissance trois branches distinctes de cette famille.

a) Alexandre épousa Lucrèce Roccamaura, des seigneurs de Châteauneuf: son fils André se maria avec Marguerite Marchesan, des barons de Coaraze. De ce mariage naquit Charles-Honoré qui, marié à son tour avec Marie Lascaris de Vintimille, en eut un fils, Camille, qui épousa Lucrèce-Marie Rossi di Cas­telnuovo. Le fils de ce dernier, Jean-Baptiste, eut, de son union avec Camille Bonfiglio de la Roquette, plusieurs fils qui sont : Victor-Amédée, abbé ; Bar­thélemy, major au château de Villefranche ; Jean-Jérôme, de qui descendit l'avocat Charles-Anselme (+ 1822), sénateur du Sénat royal de Nice, et Pierre.

Du mariage de ce dernier avec Rose Saissi de Châteauneuf naquirent divers fils, parmi lesquels nous mentionnerons Joseph (°1764 +1844), qui après avoir parcouru la carrière des armes dans l'infanterie sarde, fut, avec le grade de colonel, commandant de la ville d'Ivrée (1830) puis commandant de la place de Villefranche (1835) et fut enfin promu major-général et mis à la retraite avec le grade de lieutenant général. Il eut comme fils :

1° Alexandre, major d'infan­terie dans l'Armée royale sarde, chev. des SS. Maurice et Lazare, décoré d'une médaille d'argent à la valeur militaire, pour s'être distingué dans le combat de Volta (1848) ;

2° Candide + capitaine d'infanterie dans l'Armée royale sarde;

3° Xavier (°1813 + 1889). Ce dernier, muni du diplôme de docteur en droit, fut d'abord substitut avocat fiscal près la préfecture d'Oneille, puis substitut avocat fiscal général à Nice (1857) et enfin conseiller de première classe et pré­sident de section à la cour d'appel de Bologne. Il était commandeur des SS. Maurice et Lazare. et de la Couronne d'Italie. De son mariage avec Antoinette Suaut naquirent:

1°Joseph (°1840+1866), officier des bersagliers dans l'Armée royale italienne, mort à la bataille de Custozza, au moment où, à la tête de son peloton, il s'élan­çait hardiment à la conquête d'un drapeau ennemi: il eut pour ce beau fait d'armes la médaille d'argent à la valeur militaire;

2° Charles (+ 1911), docteur ès-sciences naturelles, fut volontaire au 10ème régiment garibaldien en 1866, puis, sous le général Acerbi, dans la campagne de l'Agro Romano (1867).

b) Jean-André, autre fils de Jacques Martini, fut colonel et commandant de la place de Nice (1631). Il avait épousé (1614) Lucrèce Orsiero, des seigneurs de Gilette : ses fils suivirent eux aussi la carrière des armes.

-Camille fut gouver­neur de Verrua et général aide de camp du duc de Savoie;

-Alexandre fut gou­verneur du Château de Saint-Hospice, et de son mariage avec Antonia de Moretta naquit Jean-André (°1681+1738) qui fut colonel du régiment de Marine, puis général et mourut sans enfant.

c) Enfin, Pierre (le dernier des fils de Jacques Martini qui aient eu une descendance) eut de son mariage avec Madeleine de Fabry divers fils, savoir:

1° Jean-François, chef de la lignée à laquelle appartient Claude-César Martini (déjà investi du fief de Dosfraires), qui reçut, le 7 juin 1788, l'investiture de Pigna avec le titre de comte. Son fils, le comte César-Célestin, n'ayant pas d'héritier, obtint de pouvoir transmettre le titre de comte de Pigna au lieute­nant Michel Berra (patentes royales du 19 décembre 1827) ;

2° Jean-Ludovic, qui de son mariage avec Perinette de Vento eut un fils, Lucas, capitaine des galères d'Espagne. De l'union de Lucas (1614) avec Camille Rostagni naqui­rent :

a) Antoine, colonel des gardes wallonnes, qui devint la souche d'une branche de la famille établie en Espagne, où elle eut le titre de grand d'Espa­gne;

b) Camille, lequel, après avoir servi dans l'armée française, s'établit à Monaco et fut (1671) commandant en chef des milices de la Principauté. Son fils Lucas-Antoine fut auditeur général et viguier du prince de Monaco (1693) : il épousa Catherine Mazzena et c'est de lui que descendent les Martini de Château­neuf, établis à Menton.

(1)Dès le XVllle siècle, les Martini de Châteauneuf se trouvent désignés comme comtes. Cependant il n'y a pas de documents qui prouvent la concession officielle de ce titre et même dans l'Elenco ufficiale delle famiglie nobili e titolate del Piemonte, p. 92, on ne trouve d'autre titre enregistré que celui de seigneur de Châteauneuf.